Terres d'Izard
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Les terres de la famille d'Izard
 
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 Un valet d'innocence

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Arthéos

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MessageSujet: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeMer 26 Jan - 11:06

Il n'appartient à nul homme de choisir son destin ou d'en changer les conséquences. Nous avons tous les mains enchaînées par cet être invisible, farceur, cruel et indifférent. Parfois, nous pensons changer le cours de l'avenir, or comme tout est déjà scellé, nous sommes satisfaits mais pour une idiotie. Le jeune Arthéos ne passait pas au-delà de cette loi sacrée, enseignée par son professeur. Lorsqu'il s'était assis devant ce panneau d'affichage pour trouver un maître et qu'il avait entendu Ana.Lise, il fut le garçon le plus heureux au monde malgré la fatalité. Une simple soupe accompagnée d'un verre de vin réchauffait et encourageait. Le paysan s'était vite attaché à la baronne. Attachement avéré lorsqu'elle lui proposa de devenir son valet. Cette scène s'était passée à Compiègne... Jamais il n'oublierait cette ville où Ana.Lise fut par chance, de passage, et le remarqua. Qui sait ce qu'il serait devenu sinon ! Peut-être mangerait-il les pisenlits par la racine, jeté par d'abjectes fossoyeurs nocturnes dans une terrible fosse mortuaire du village. Rien qu'à cette pensée, Arthéos déglutit difficilement et marcha plus vite. Il songeait désormais au premier voyage qu'il avait effectué avec sa maîtresse. Sa médiocre maîtrise de l'équidé, ses chutes et leur attaque... Car oui ! Facile et sans danger était le trajet Compiègne-Reims, pensez-vous ! Somme toute, il s'était avéré meurtri, blessant et d'une complexité extrême. Le valet s'était blessé à la cheville, tandis que la baronne avait été atteinte au bras par leur brigand... Une course folle, sur le dos d'un seul cheval, Arthéos à moitié évanoui et les remparts de Reims... détroussés et sinistrés...

Puis il y avait eu cette promesse. Une promesse d'un valet à sa maîtresse. Celle de ne jamais trahir cette aventure à l'époux, Ghost. Arthéos avait évidemment accepté. Que ne ferait-il pas pour elle ! Bien que le regard du baron allait être dorénavant plus difficile à supporter, déjà que ce n'était pas chose aisée d'ordinaire pour le jeune homme... Ma foy, il trouverait une solution ! Rares étaient les maîtres qui scrutaient leur personnel des minutes durant. On se moquait des serviteurs. Il fallait juste veiller à leur bien être et à leurs coupes qui devaient toujours être pleines à table...

Une colline de plus franchie et subitement, après avoir croisé un voyageur d'une hauteur folle, le château de Chaumont était en vue... Enfin, il allait pouvoir reposer sa cheville douloureuse et demander des nouvelles d'Ana.Lise. Peut-être même verrait-il sa famille ? Et le personnel ? L'accepterait-il également ? Peut-être que d'autres domestiques avaient voulu être confident et le fait qu'un inconnu leur passe devant était une idée insoutenable ? Déglutition difficile du jeune homme qui se gratte la tête, arrêté deux minutes et qui reprend le chemin.

La basse-cour enneigée. C'était un endroit sympathique où tous les paysans commerçaient entre-eux. Une sorte de petite ville où l'on trouvait toujours de tout. Souriant et regardant les étals des marchands, Arthéos se sentait dans son environnement. Quoi de plus normal que de voir une femme usée par l'âge égorger une poule devant l'amusement des enfants cruels ou d'apercevoir une caisse de fruits tomber dans le fumier qu'un cheval venait de poser en passant ? La vie des paysans était simple. Celle des nobles était compliquée. Pas de sous-entendus d'un côté, que d'ironie dans l'autre. Quoi penser ? C'était la question que se posait toujours le valet et dont il préférait n'entrevoir aucune réponse, restant bien en retrait des conversations politiques, juridiques et surtout économiques !

Après plusieurs passages, baluchon sur le dos, Arthéos parvint au dernier pont-levis, celui qui délimitait la vraie demeure de la famille. On l'arrêta évidemment. Personne ne passait et encore moins un gueux vêtu comme lui. Ce n'étaient que des gardes, se dit finalement le jeune homme... peut-être pouvait-il se permettre une petite et légère ruse ?...

"Eh bien ! Vous ne me laissez pas passer, moi le duc de Nevers, en visite pour le baron de Chaumont !

Quel idiot quand même... les deux gardes se firent plus agressifs et Arthéos finit entre eux-deux, accompagné probablement dans les cachots du château. Il ne fallait plus rien dire, ne plus aggraver son cas. Pourvu qu'on ne le torture pas, pire, qu'on ne le tue pas ! Il avait déjà goûté aux justices expéditives de nobles, il espérait celle de Chaumont clémente ! Traîné par les épaules, boitillant de sa jambe endolorie, le jeune valet se laissait entraîner par les fidèles soldats du baron.

"Veuillez m'excuser... je suis Arthéos, le valet de la baronne de Chaumont... par pitié ! mais c'est la vérité ! Je ne mens pas du tout !

Le garçon qui criait au loup et son interminable cercle vicieux... Comment pouvaient-ils désormais croire à ses histoires ? Evidemment, ils ne l'écoutaient plus. Mais où allait-il attérir.
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Ana.Lise

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MessageSujet: Re: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeSam 29 Jan - 11:29

Filiberttttttttttttttttttttt !

Un hurlement venait de retentir dans le grand hall du château. Et sans plus attendre, Ana dévalait déjà les escaliers qui descendaient de l’étage afin de se précipiter jusqu’à la lourde porte en chêne pour la tirer tant bien que mal. La jeune femme était si furibonde que les mots manquaient pour décrire ce qu’elle ressentait. Et elle en avait après le jardinier.

Oh ce misérable va me le payer ! je vais le TUERRRRRRRRRR !

Comportement peu habituel chez la jeune dame de Dienville, cette dernière était toujours d’un calme olympien mais ce jour-là, elle avait eu le cœur piétiné dès son réveil. A peine levée, comme à l’accoutumée elle s’était dirigée vers les grandes tentures qui paraient sa fenêtre afin de laisser passer cette lumière si chère à son cœur quand soudain, son œil fut attiré vers le contrebas afin de constater qu’un mouton était en train de se régaler des simples qui avaient résister à la neige, piétinant allégrement ses jardins dont elle avait pris soin durant toute l’année écoulée. Oh là, c’était trop fort, cette bestiole était en train de tout saccager et une seule personne avait pu amener ces frisottes sur pattes dans ce coin là du château et cela ne pouvait être que Filibert. Le vieux jardinier lui en voulait personnellement parce qu’elle ne le laissait jamais approcher de ses simples. Mais cette fois-ci, Ana comptait bien lui faire entendre raison, quitte à faire tuer sa bestiole sur le champ et la faire rôtir dans la cheminée. Non mais de qui se moquait-on à la fin !

Attrapant sa cape, toute frimousse en avant, le regard mortellement assassin pour quiconque la croisait, elle allait donner du fil à retordre au premier qui se mettrait sur sa route et malheureusement ce ne fut pas un mais deux sinistres gardes qui vinrent à sa rencontre en cette matinée ensoleillée qui semblait promettre de la bonne humeur pour un bon moment. Du coup, l’astre s’était planqué derrière les nuages et la jeune femme continuait sa route vers ses victimes quand elle entendit brailler plus fort qu’à l’accoutumée. Apparemment, les deux nigauds de service avaient fait une prise qui semblait bien mal en point au vue de ce qu’elle apercevait à cette distance et ce ne fut qu’arrivée à quelques pas de là qu’elle se rendit compte que l’illustre inconnu au prise avec les cloportes du château n’était autre que son valet. Décidément la journée démarrait très mal et cela ne faisait que commencer. Il y avait des jours qui méritaient d’être effacer de la mémoire des gens, celle-ci en ferait partie c’était sans se tromper qu’Ana pouvait l’affirmer.

S’approchant rapidement des siamois, Ana se planta devant eux, les deux mains sur les hanches, le regard si gris d’ordinaire assombrit par la colère.


Vous nous faites quoi tous les deux hummm ? Vous vous ennuyez tellement que vous attrapez le moindre passant qui ose encore venir jusqu’à nous ? C’est comme cela qu’on accueille les gens à Chaumont ? Pas étonnant que personne ne vient jamais franchir ce pont-levis si vous les coincez comme ça à chaque fois. Je n’ose même pas imaginer ce que serait une visite impromptue de la Reyne demandant asile pour la nuit. Finirait-elle aux oubliettes parmi les rats et les araignées ?

Les deux gardes ne lâchaient toujours pas leur proie, bien trop heureux de pouvoir se rendre utile dans leur quotidien désertique. N’y tenant plus, Ana les houspilla avec force.

Oh mais décidément vous ne comprenez rien lorsqu’on vous parle. Qu’avez-vous entre les deux oreilles là ?

Et la jeune femme tira sur l’une des esgourdes qui battait pavillon au vent.

Vous n’entendez point quand je vous parle ou bien vous n’avez rien dans votre têtiot ? Mais lâchez donc ce brave qui n’est autre que mon valet ! Il me semble qu’il a dû se présenter à vous non ? Alors vous trouvez que c’est une façon de le conduire jusqu’à moi ? J’ai déjà bien assez à faire avec le jardinier, je ne vais pas demander au baron de vous surveiller comme des enfants en plus !

Ce n’était pas la première fois que les deux jeunes recrues du baron faisaient des siennes et Ana ne pouvait que craindre le pire. Finalement, elle poussa un peu le premier garde et fit un geste à Arthéos d’avancer jusqu’à elle.

Viens par ici mon ami et laissons nos deux braves moutons rentrer à leur bercail… ils n’y entendent rien et malheureusement c’est là tout ce que notre baron a su trouver pour monter la garde. Je préfère encore les nescargouilles de ma fille….

Ana soupira en faisant mine de faire quelques pas dans la direction du château mais finalement se retourna brusquement vers le jeune homme.

Il s ne t’ont pas brusqué au moins ? Sinon dis-le-moi. Ici tu es dans ta nouvelle demeure et ils n’ont pas à imposer leur loi, surtout pas j’ai envie de dire.

Un sourire vint quand même éclore sur les lèvres de la baronne. Imaginer la pagaille que cela pourrait être lui mis du baume au cœur. Elle avait déjà ses soucis avec son jardinier, elle laisserait ceux-ci à son époux, il serait ravi à coup sûr. Finalement, elle fit un petit signe de tête à son compagnon afin de lui demander de la suivre.


Rendons-nous jusqu’à la cuisine poser tes affaires et tu prendras une petite collation. La route a été longue je pense et ta cheville ne doit pas être au mieux de sa forme. Pendant ce temps, j’ai un jardinier à occire et un mouton à retrouver avant qu’il ne me fasse plus de dégâts qu’il n’en a déjà fait.


Puis se retournant brusquement, elle continua sur un ton mi figue, mi raison.

Arthéos, tu as déjà saigné un mouton ? Moi non mais on risque de faire nos premières armes ensemble !


*Et c’était pas gagné* se pensa encore Ana tandis qu’elle accompagnait le jeune valet sur le chemin du château.La journée risquait d'être très, très longue finalement.

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MessageSujet: Re: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeLun 31 Jan - 21:01

Les deux gardes le traînaient littéralement... Chacun avait une main sous un bras du pauvre Arthéos, histoire qu'il ne s'échappe pas. Leur brutalité naturelle et leurs gants de force causaient de légers maux au jeune homme qu'il préférait dissimuler. Jamais il ne montrerait de faiblesses face à des personnes aussi gueuses que lui, vêtues seulement d'un uniforme en plus... Il avait voulu leur avouer qu'il était blessé à la cheville mais c'était leur faire un privilège. Le valet était certain qu'ils en profiteraient davantage. Se tapissant dans son silence, dans sa douleur, Arthéos les maudissait et espérait croiser quelqu'un qui le reconnaisse. Maltea ? La duchesse si sympathique... Ghost, l'époux si charismatique et maître des lieux ? Dame Kaarolane, la gentille et douce amie ? Pourquoi pas Ana.Lise ? Sa maîtresse au grand coeur... Hélas, la cour extérieure se déroulait sous leurs pieds sans que la situation ne s'arrange pour le domestique. Pourtant, les grandes grilles d'entrée franchies, le trio se heurta à une dame. Relevant la tête, Arthéos reconnut la baronne. Son jeune sourire se dessina largement, jusqu'à ses oreilles. Il savait qu'il ne serait pas châtié ! Jamais Ana ne le permettrait, il en était sûr.

La baronne semblait fâchée ce matin. Ses yeux reflétaient une colère qui avait du mal à se dissimuler. Son front se plissait dévoilant une attitude anormale. Les mains sur les hanches, Arthéos l'admirait en train de gronder les gardes. Toutefois, ses premières remontrances n'eurent aucun effet. Curieux, le valet fronça les sourcils et scruta les insolents gardes. Qui étaient-ils, se disait-il, pour oser désobéir ainsi à leur dame ?! Finalement, les douces mains de la baronne vinrent au contact de la dure côte de maille du garde. Geste plus symbolique et puissant que vraisemblable et de force. Le soldat relâcha son emprise sur le bras du jeune homme qui se dégagea d'eux et vint se placer derrière Ana.Lise. Il les dévisagea ensuite longuement, se jurant de ne pas oublier leurs visages. Qui sait ? Peut-être qu'un jour, lorsqu'ils auront besoin d'Arthéos, celui restera indifférent à leur appel... Néanmoins, le serviteur se savait de caractère trop bon pour les abandonner à leur sort...

Arthéos suivit Ana.Lise vers le château. Celle-ci se retourna une première fois vers lui.

"Brusqué... ils ne l'ont pas fait exprès...

Un sourire d'Ana vint quand même rassurer le jeune homme. Il n'aimait guère la voir dans ces états, même si ceux-ci étaient justifiés. Il se demandait ce qui pouvait bien se passer à Chaumont aujourd'hui. La réponse ne tarda pas à venir. Un jardinier à tuer ? Un mouton à retrouver ? Par Aristote, où était-il tombé... un fief de fous ? Non, les maîtres étaient tous sauf aliénés... Il imaginait la scène... un jardinier psychopathe avec une armée de moutons à sa solde... Par chance, il ne restait plus qu'un animal et celui-ci avait dévasté quelque chose. Peut-être la baronnie entière ? A cause d'une maladie ? La jardinier avait peut-être été mordu ? Halte-là ! L'imagination excessive et vagabonde avait transporté le jeune homme qui retrouva ses esprits après quelques minutes.

"Inutile de passer par les cuisines ! Mettons-nous immédiatement aux recherches ! Cela me permettra de connaître un peu mieux les lieux.

Il lui sourit alors qu'ils reprirent leur marche. Arthéos posa toutefois mal son pied sur le sol. Il grimaça silencieusement. Cette blessure commençait à le rendre perplexe. Les moines avaient demandé du repos et des soins... Les soins étaient appliqués mais le repos lui était impensable. S'il ne travaillait plus, il perdait sa baronne, sa nourriture, son toit... sa vie... telle était la terrible loi des serviteurs pauvres. Quand Ana.Lise se retourna vers lui, il reprit un visage plus au moins normal et lui sourit.

"Saigner un mouton ? J'avoue que l'idée m'effraye... Tâchons de le capturer, afin que nos mains ne soient point souillées...

Il lui sourit et avant qu'ils ne reprennent la marche vers le château, Arthéos enchaîna :

"Ma dame, je n'ai pas eu l'occasion de vous remercier... si vous n'aviez pas été là, je n'ose imaginer ce que les gardes m'auraient fait... Mais à présent, allons chasser du jardinier et du mouton !... Fort à propos... quelle est l'histoire ?

Question judicieusement posée avec son plus beau sourire en récompense. La journée de la baronne semblait maussade. Par chance, Arthéos l'ensoleillait par sa joie de vivre, et ce qui devait être un jour morose devint un jour radieux et festif, malgré la vilénie qu'avait causée cet affreux mouton et l'absence impardonnable d'un jardinier indifférent !
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MessageSujet: Re: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeMer 2 Fév - 18:17

Chasser du mouton et du jardinier, c’est tout à fait ça Arthéos ! s’exclama la baronne tout en continuant son chemin en ralentissant toutefois l’allure afin que le jeune homme puisse la suivre correctement. Et même s’il ne le désirait pas, ils passeraient par les cuisines afin de se poser quelques instants. Arthéos avait fait un long voyage, Ana en avait parfaitement conscience et la brunette n’oubliait pas qu’il avait été blessée à ses côtés aussi, d’accord ou pas d’accord, ils iraient là où elle l’avait décidé.

Souriante, adorable, Ana prit donc le chemin qui menait droit vers un bon feu de cheminée et un bol de soupe. La chasse serait ouverte dans quelques minutes dans le parc du château et autant y aller le ventre plein. Non mais face à un mouton dégénéré, il valait mieux être préparé. C’est que la belle ne voulait pas s’en laisser compter. Elle connaissait les techniques de ces bestioles qui s’échinaient à vous regarder avec leurs grands yeux abrutis pour vous culpabiliser. Aussi, le ventre rassasié, l’esprit tranquillement à ce qu’il ferait, point de détournement d’idées, juste l’obligation de faire ce qui devait l’être. Convaincu qu’elle irait jusqu’au bout, la dame de Dienville ouvrit donc la petite porte dérobée sur le côté du château afin d’accéder aux cuisines.


Allez entre Arthéos. Ici tu es chez toi. Angèle qui est une bonne cuisinière est repartie au village où elle loge avec sa famille mais je vais te servir une bonne bolée de ce brouet qui mitonne au coin du feu, tu m’en diras des nouvelles.

Et tandis qu’Ana défaisait sa cape et la lançait à toute volée sur le banc de la cuisine, elle fit un signe au jeune valet de venir poser son fessier sur le jumeau du premier banc. Prenant un bol en gré dans le bahut assigné au rangement de la vaisselle, la jeune femme se dépêcha d’aller jusqu’au chaudron dans lequel mijotait ce bon petit plat qu’elle adorait servir à son mari. Une louche dans une main, de l’autre elle retira le couvercle du caquelon et se permit d’humer ce fumet qui vint lui chatouiller les narines.

Hummm excellent, tu m’en diras des nouvelles. Angèle l'a fait suivant ma recette et je dois avouer que je ne suis pas peu fière de ce qui se dégage de là-dedans. Tiens pendant que tu y es coupe donc du pain afin de se délecter de ce petit repas improvisé.

En deux temps, trois mouvements, Arthéos était servi et un verre de vin en prime devant sa bolée l’attendait. Ana s’installa en face de lui, comme la première fois où ils avaient passé la soirée à parler. Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune femme à ce souvenir puis elle plongea ses mirettes dans le regard du valet.

J’espère que tu apprécies… tu me dis si tu n’aimes point, il ne faut pas te gêner avec moi, surtout lorsque nous sommes que tous les deux. Ici personne ne te fera de remarque désobligeante et encore moi les deux molosses à l’entrée qui ne savent même pas écrire leur nom. Tssssss il y a déjà du mal de fait les concernant, enfin….
Soupira la jeune femme puis se redressant elle avança le buste comme pour confier un secret à Arthéos. Prenant sa voix la plus délicate, elle observa en direction de la porte afin de voir si quelqu’un venait dans leur direction mais comme la voie était libre, elle enchaîna. Alors, pour parler franchement, un mouton s’amuse à me… comment dire… me rendre la vie détestable…. Oh ne me regarde pas ainsi, je t’assure que cet animal à une dent contre moi tout comme son maître d’ailleurs. Il faut dire que j’ai un jardin qui se situe juste au dessous de la fenêtre de mes appartements et vois-tu j’en interdis l’accès à quiconque sans mon autorisation.

Ana ferma les yeux et inclina la tête comme si elle lui confiait là le plus grand trésor de sa vie. Pourtant beaucoup savait qu’elle était herboriste et que les plantes n’avaient guère de secret pour elle mais n’aimait pas l’ébruiter, gardant jalousement son savoir pour elle, pensant sans doute qu’en Champagne trop de gens s’octroyaient des mérites qui ne leur revenaient pas et qu’elle ne voulait en aucun cas les aider à s’en approprier un autre. Elle se pencha à nouveau.

Vois-tu, ce jardin est un jardin de simples et certains plans sont rares, d’autres dangereux et ce malandrin de jardinier a introduit la bête dans mes boutures. Et ce dernier s’en ai donné à cœur joie bouffant tout ce qu’il trouvait à se mettre sous la dent. Il m’aurait dévoré mon grimoire si je l’avais laissé au jardin comme il m’arrive parfois de le faire ! Non mais tu te rends compte ? Des années d’apprentissage qui auraient été réduites à néant donc j’ai décidé que le responsable passerait de vie à trépas ! Et pas de quartier !

Détermination quand tu nous tiens ! La baronne avait de qui tenir, le sang des Di Favara coulait dans ses veines et autant ils pouvaient être charmeurs autant ceux de sa famille avaient la rancune tenace. Et Ana toute drapée de cette colère qui l’avait prise à bras le corps dès le matin s’exclama haut et fort comme si elle partait à la guerre tout en se levant afin d’atteindre la porte par là où ils étaient entrés : sus au mouton !
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MessageSujet: Re: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeJeu 3 Fév - 21:02

Arthéos, son éternel sourire gravé sur ses fines lèvres, suivait Ana.Lise dans la cour du château. Réajustant son baluchon sur ses épaules, trop sollicitées pour leur jeunesse et leur fin de croissance, le valet pénétra par la porte en bois, après la baronne. Ils se retrouvèrent directement dans les cuisines éclairées par les rayons du soleil de ce beau jour. Arthéos n'avait jamais vu un tel lieu. Pour lui, le simple mot de cuisine n'existait pas, comme pour tous les paysans. Leur masure ne leur offraient qu'une rare cheminée pour faire cuire leur souper, contrairement aux châteaux, où les établis, les placards et les étagères submergeaient le valet qui se demandait ce qu'abritaient tous ces rangements. Etait-il si idiot... c'était évident : des couverts ! Des bols, des plateaux en argent, des coupes en or : tout ce que la richesse offrait et tout ce que la pauvreté ignorait ! Tandis que la baronne lui parlait, le serviteur admirait la propreté des lieux. Il posa son paquetage contre un pied de la table principale et s'installa sur invitation d'Ana.Lise sur le banc montré.

Bien qu'il ne désirait pas manger, il ne voulait pas faire de la peine à la dame de Dienville. Aussi prit-il discrètement ses aises et sourit à son statut de serviteur servi. Il ne le fit pourtant pas remarquer, peut-être pouvait-elle mal le prendre... Ana.Lise vint déposer le bol de soupe et un gobelet de vin. Le jeune homme la remercia puis, lorsqu'elle s'installa et débuta à déguster la nourriture, Arthéos l'imita. Les cueillerées qu'il avalait avait un effet revigorant. Mélangée au vin, la soupe de la cuisinière était délicieuse. Quand son interlocutrice lui demanda de couper du pain, le valet se leva aussitôt et repéra une miche non loin de là, un couteau bien aiguisé à ses côtés. Très vite, deux grosses tranches furent coupées et apportées sur la table du petit repas.

"Et voilà pour nous. Je tiens à vous dire que c'est succulent... votre recette est divine et votre cuisinière l'a reproduite brillament.

Puis la conversation continua et les bouchées avec. Arthéos écoutait sa maîtresse avec des yeux intéressés et un sourire omniprésent. Quand elle évoqua les deux gardes illettrés, le valet se remémora ses craintes. Par bonheur elle l'avait sauvé de leurs griffes ! Qui sait ce qu'il serait advenu du pauvre domestique si elle n'avait pas été présente ! Il vivrait sans doute des minutes bien sombres. Puis Ana aborda le sujet du jour : le mouton et le jardinier, sortis tout droit d'une fable d'un écrivain futur, Arthéos avalait sa soupe, son vin, et les mots de la baronne avec attention.

"Ah oui ?

C'étaient les seuls mots qui sortirent de la bouche du jeune homme. Ana.Lise se pencha alors vers lui, guettant à gauche, à droite et à la porte. Scrutait-elle l'arrivée de Ghost ? Depuis leur petit secret, Arthéos n'osait plus regarder le baron dans les yeux. C'était peut-être aussi le cas pour son épouse ? Bien qu'elle arrivait à mieux mentir, cacher quelque chose était toujours difficile et pour le valet, c'était d'une extrême complexité... Mais il avait promis, et sa parole, il la tiendrait à la vie à la mort !

"Croyez-vous que le jardinier ait fait exprès ? A mon avis il a dû s'endormir et...

Mais il n'en était rien. La baronne s'était levée d'un bond et était allée à l'assaut de la porte par laquelle ils étaient entrés. Elle poussa un puissant cri de guerre qui fit sursauter Arthéos. Ce dernier termina d'une traite son vin et se leva brusquement, venant aux côtés d'Ana.Lise. Rapidement, ils se trouvèrent à l'extérieur du château. Il remonta son col et marcha au pas de la dame.

"Nous allons donc pénétrer en votre jardin, j'espère avoir votre autorisation afin de ne pas passer ad patres ! Je vous laisse nous guider... Je pressens que notre mouton sera un dur à cuire... Avez-vous une stratégie d'attaque ? On fonce dans le tas ? Peut-être aurons-nous besoin d'un garde... de quoi peut avoir peur un mouton... d'un prédateur, d'un bruit violent... hum...

Il afficha un sourire et continua à marcher.

"Croyez-vous qu'il soit nécessaire d'abattre l'animal ? Si je peux vous conseiller... retirons-lui toute sa laine et ramenons-le au jardinier qui aura une bien mauvaise surprise ! Pour avoir sacagé votre jardin, l'homme ne profitera pas du rendement de son animal !

Tuer des hommes, oui. Tuer des animaux, non. C'était étrange mais Arthéos avait cette idée... il espérait convaincre sa maîtresse qu'il regardait... Le sang lui faisait horreur et cette phobie lui était parvenue au décès de sa mère lorsque dans une dernière quinte de toux ensanglantée, elle avait rendu l'âme... Le jeune homme en était marqué à vie. D'ailleurs, la blessure d'Ana.Lise entre Conflans et Reims l'avait pétrifié... Il croisait les doigts entre deux grincements de dents dûs à sa cheville.
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MessageSujet: Re: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeMar 8 Fév - 11:00

Ana sourit intérieurement lorsqu’Arthéos s’exprima sur le fait d’avoir accès à son jardin. Les simples étaient des plantes que l’on gardait jalousement, évitant de les montrer aux non initiés car certaines étaient mortelles, du véritable poison, lent ou foudroyant c’était selon l’envie et l’humeur du moment et puis certains plants valaient leur pesant d’or aussi elle les tenait éloignées du regard des hommes mais Arthéos c’était différent. Elle lui faisait confiance. Peut être trop me direz-vous mais seul l’avenir nous le confirmera. Mais pour l’heure, ils pénétraient tous deux dans son domaine, là où elle était reine, là où rien ne pouvait l’affecter. Son bonheur, son jardin secret, le lieu qui l’apaisait le plus au monde. Elle avait beau dire que c’était la présence de son époux qui lui apportait la sérénité nécessaire à sa vie, son équilibre elle le tirait de son jardin et de ses connaissances. C’était sans aucun doute égoïste de sa part mais il fallait vivre pour soi quelque fois et la jeune femme appliquait ce dicton à la lettre ces derniers temps. Sans doute le besoin d’avoir un coin bien à elle où se ressourcer dans cette famille qui prenait de la place mine de rien.

Un mari au charisme et surtout à la langue bien acérée, des enfants qui n’étaient pas de son sang mais qu’elle accompagnait sur le chemin de leur vie comme leur mère l’aurait fait, du moins l’espérait-elle, un futur petit qui prenait vie en son sein la faisant se faire sentir femme accomplie depuis quelques temps, tout ceci prenait du temps et de l’énergie aussi quand cette bestiole frisée avait fait irruption dans son paradis, elle avait décidé de lui faire connaitre l’enfer. Et avec elle, le jardinier qu’elle tenait pour responsable de la situation. Non mais, fallait pas non plus la prendre pour une godiche. Qui aurait pu ouvrir la porte du petit muret qui menait au jardin des simples ? Certainement pas monsieur mouton avec ses petites pattes…. Soupirant un bon peu, elle marmonnait dans sa barbichette quand Arthéos la sortit de ses pensées.


Une stratégie d’attaque dis-tu ? Et bien non je n’ai pas réfléchi à ça mais on peut entrer et pointer la lame de l’épée directement sur le cou de la bête. Je pense que c’est ainsi qu’on occis un animal…. Faire intervenir un garde ? tu n’as pas peur Arthéos, tu as vu de quoi ils sont capables les deux. Pourraient nous prendre pour cible avec leur vue basse et leur intelligence dans le fond de leur braie…non franchement là mon ami, je vais éviter de les appeler. A moins que l’idée de te retrouver castra ne te plaise ?


Sourire en coin, Ana taquinait son valet. Le jeune homme avait du répondant, elle le savait même si il ne sortait guère de cette coquille dont il s’était entouré. Pourtant il avait une belle âme et du cœur, elle en était certaine pour l’avoir vu à l’œuvre. Personne ne savait ce qu’il avait enduré pour revenir à ses côtés et Ana.Lise comptait bien le garder en vie autant qu’elle le pourrait, le protégeant des incertitudes de la vie et des aléas qu’elle pourrait maîtriser.

Passant la lourde porte de bois un peu défraichie, elle se retourna vers Arthéos, amusé qu’il cherche une solution afin de sauver ce quadrupède.


Ainsi tu préconises une sentence moins…radicale. Remarque je pourrais toujours lui donner des feuilles de Grande Ciguë ou d’Aconit à ce bougre d’imbécile de mouton et on n’en parlerait plus mais je vois ta pertinence dans ta suggestion…

Ralentissant, elle s’avançait maintenant à pas feutré pour ne pas effrayer l’animal qui malgré cela les avait entendu arriver et c’était mit à bêler comme un malade gambadant dans les parterres d’Ana.

Oh la sale bête ! Non seulement il me bouffe mes plantes mais en plus il les piétine. Non mais regarde-moi ça Arthéos.

Cette fois ça en était trop. La dame était prête à faire des concessions mais là, il se payait sa tête maintenant et Ana, offusquée, sortit l’épée qu’elle avait empruntée à son époux, celle là même qui avait failli faire passer de vie à trépas le baron, et tenant l’arme à deux mains, la jeune femme se tenait prête à faire un massacre. Mais c’était sans compter sur le regard perdu de l’ovin qui semblait implorer son pardon.

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MessageSujet: Re: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeVen 11 Fév - 20:47

Castra ?... Non, sans façon. Bien que le temps ait fait son oeuvre sur le corps et la voix d'Arthéos, ce dernier ne tenait pas à perdre ce que tout homme possédait. Déglutissant lentement, il suivit à nouveau sa maîtresse lorsqu'ils parvinrent devant une grande porte en bois. Imposante, le valet se disait qu'ils étaient arrivés... Toutefois, Ana.Lise répondit à ses questions avant de pénétrer dans son jardin privé. Elle parla de plaintes, Arthéos n'en retint que le nom de ciguë. Son professeur lui avait enseigné quelques bases de botanique, mais malheureusement, le jeune homme n'y avait en aucun cas trouvé une passion. Néanmoins il se souvenait de certains poisons dont la ciguë ! Ainsi donc, la baronne maniait le venin des plantes... Plutôt perplexe, le domestique se promit de ne jamais offenser la dame, par peur que celle-ci ne l'empoisonne avec un gobelet de vin !

La porte fut franchie par le duo et le mouton repéré. Aussitôt, Ana.Lise dégaina l'épée de son époux et s'approcha de la bête, véritablement énervée que l'ovin piétine et déguste son jardin. L'animal face à la femme. Qui l'emporterait ? C'était un vrai combat en lice ! Tenant fermement l'arme à deux mains, la baronne était devant son adversaire et semblait désormais incertaine quant à la finalité de la bataille. Qui savait ce qui se passait dans le cerveau des deux combattants. Le mouton cherchait sans nul doute à sauver sa vie, Ana ne voulait pas sa laine mais sa peau pour dédommager ses parterres ! Et Arthéos ? Que faisait-il dans cette scène ? S'il était là, c'était parce qu'il avait un rôle à jouer. Lorsque le doute s'installe trop profondément, on finit par hésiter et l'on opte toujours pour la mauvaise solution, comme il l'avait fait lorsqu'il s'était abandonné devant ce panneau d'affichage à Compiègne. Il réfléchit rapidement et finit par se décider, désirant avant tout sauver sa maîtresse des remords et le mouton... de la mort ! Avant de mettre sa malice à exécution, Arthéos, en retrait, s'agenouilla et prit un caillou dans sa main droite.

"Ma dame ! Là-bas ! Un autre mouton ! Regardez !

La ruse marchait forcément. Par réflexe, tout le monde tournait la tête. Elle regarda d'abord Arthéos qui lui désigna une direction hasardeuse. Tandis qu'elle fit quelques pas pour apercevoir l'animal inexistant, il jeta alors sa pierre sur l'ovin qui poussa un léger cri. Ana.Lise comprit indubitablement le piège tendu par le valet. Mais l'animal n'eut pas la réaction souhaitée par le jeune homme. Au lieu de s'enfuir par la porte laissée ouverte, la bête gratta la sol et fonça sur le garçon qui ne put réagir que très tardivement. Mouvant ses hanches, seul son fessier fut touché par la tornade. Mais ce fut suffisament pour le faire vaciller et tomber par terre. Fauché et plutôt perturbé que ce soit par un mouton, Arthéos resta surpris quelques instants sur le sol. Puis il se releva puis voir l'animal reprendre de l'élan.

"Oh oh... Il faut se replier !

Il boitilla jusqu'à sa maîtresse armée et scruta la bête en furie. Il faut croire que le nomdre dissuade car l'ovin, à la vue du valet aux caillous et la baronne à l'épée, prit ses pattes à son cou et s'enfuit du jardin par la grande porte. Arthéos ne comprit pas immédiatement. Au bout de plusieurs secondes, la soulagement revint. Il regarda Ana.Lise et lui sourit, plutôt confus et amusé.

"Nous le poursuivons ?
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Ana.Lise

Ana.Lise


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MessageSujet: Re: Un valet d'innocence   Un valet d'innocence Icon_minitimeMar 22 Fév - 15:35

Alors là, on ne lui avait encore jamais faite celle-là. Enfin du moins de la part de celui qu’elle avait engagé afin qu’il devienne son… son quoi pensa encore Ana.Lise au plus profond de ses réflexions journalières tandis que Arthéos se jouait d’elle. Homme à tout faire, valet, confident sans aucun doute parfois et même homme de confiance parce qu’il fallait bien l’avouer, elle avait une grande confiance en celui qu’elle avait pris sous son aile.

Son sourire enfantin, ses yeux pétillants de malice avaient quelque chose qu’elle ne pouvait ignorer et bien sûr, elle s’était laissée aller à vouloir croire qu’il avait bon fond. Mais là, il s’était joué d’elle ou du mouton. Allez savoir ! en attendant, Arthéos l’avait berné sciemment mais lui en voulait-elle pour autant, certainement pas. La jeune baronne n’avait jamais tué d’animal ce n’était pas maintenant qu’elle allait commencé mais tout de même, son valet avait de l’aplomb pour être le sauveteur d’un quatre pattes.


Hummm marmonna la jeune femme après avoir essayer de trouver le mouton qu’Arthéos lui avait montré. Elle aurait dû se douter de quelque chose lorsqu’il avait émis l’idée qu’il y avait un deuxième mouton. Jamais ô grand jamais on ne lui avait signalé d’autre énergumène dans son jardin. Encore heureux sinon elle aurait fait un massacre et pas seulement sur le mouton mais aussi sur le jardinier, cette vieille baderne qui commençait à lui échauffer sérieusement les oreilles. Bref, elle revenait vers Arthéos, sourcil arqué en profonde concentration, se demandant si cela était du lard ou du cochon mais comprenant que finalement c’était tout simplement du mouton. La jolie brunette regardait donc le jeune homme mi-amusée, mi-fâchée lorsqu’elle vit l’animal foncer sur ce dernier. Se reculant de justesse Ana évita le massacre que la bestiole vindicative s’apprêtait à faire. Oh mais c’était elle qui avait été lésé dans cette histoire, c’était son jardinet qui avait été piétiné et bouffé et le bêlant venait montrer sa tête dure en mettant sur ses quatre fers le pauvre valet qui voulait simplement l’aider.

Comme en pareil situation, le fou-rire menaçait de prendre Ana.Lise à bras le corps et faire son œuvre aussi cette dernière tentait de regarder ailleurs, se mordillant les lèvres afin de ne pas pouffer. Il aurait été bien mal venu de se moquer de ce petit incident même si au final il avait été provoqué par Arthéos lui-même. Mais aucunement rancunière la baronne se pencha vers le jeune homme, sourire aux lèvres, la mine réjouie.


Tu es punis par là où tu as pêché mon ami. L’animal avait un contentieux avec moi et non avec toi et il n’y a pas pire têtu qu’une bête qu’on essaie de déloger de sa retraite préférée. Que cela te serve de leçon mais pour l’heure, vu que notre ami à quatre pattes a décidé de ne point nous attendre et de n’en faire qu’à sa tête, je lui laisse la vie sauve mais à condition que tu me fasses ramener sa laine dans les prochains jours. Après tout, tu as fait preuve d’initiative certes peu couronnée de succès mais tu as voulu sauver la bête alors tu le feras tondre ou bien tu le feras toi-même. Peu importe le procédé du moment que le résultat est là.

Punition ou simplement petite moquerie sans gravité, Ana se réjouissait vraiment de ce qu’il s’était passé. Sa colère était retombée bien vite après la chute du pauvre Arthéos qui n’avait décidément pas de chance avec les animaux. D’abord le cheval maintenant le mouton, à croire qu’il n’avait pas la fibre communicative. Pour un enfant ayant grandi dans une ferme c’était plutôt rare mais cela arrivait aussi elle préférait qu’il se tienne éloigné des quelques têtes qu’ils avaient à Chaumont la plupart du temps. Là la petite leçon porterait ses fruits sans trop de sévérité et dès que la laine lui serait confiée, elle la ferait carder puis teindre et la ferait envoyer à son oncle afin de faire tisser un solide tissu pour en faire des braies pour le jeune homme. Tout travail mérite salaire et le sien serait un vêtement flambant neuf mais Ana lui ferait la surprise en temps et en heure.

Regardant le jeune homme à l’air penaud, elle le rassura gentiment.


Je crois que nous en avons assez pour la journée toi et moi. Nous allons rentrés au château et je te ferai montrer ta chambre ainsi que là où tu vas évoluer…

Ayant remarqué qu’il boitait, Ana ne put s’empêcher de rajouter.

Et on va soigner cette cheville une fois pour toute. Maintenant ça commence à faire de ne pas avoir les remèdes appropriés… Allez viens suis-moi Arthéos nous rentrons !
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