Premier pas à deux

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[Quelques jours auparavant]

Cela faisait déjà un moment qu'il attendait ce jour, même qu'ils attendaient. Depuis ce fameux soir où elle avait du repartir en mission, plus rien n'était pareil. Gautier ruminait, plus que d'habitude, rien ne lui réussissait pas même le commerce ou il cumulait les mésaventures, annulation des ventes, chef de port absent... rien n'allait plus, des milliers d'écus dépensés et rien ne rentrait. La poisse, le manque de lucidité, sans doute cet esprit vagabondant bien loin de son enveloppe terrestre. Il lui envoyait des courriers régulièrement, elle lui répondait, c'était le seul lien qui pouvait les rapprocher vraiment. Il n'avait aucune idée de là où elle se trouvait, pour des raisons de sécurité elle devait taire ses déplacement, c'était les risques de frayer avec une garde royale. Mais ce jour là quand il vu, par la fenêtre de la taverne le coursier arrivé à toute vitesse, déposé un pli à son nom, il fut surpris. Le sanglier prit le courrier, puis humant légèrement la fragrance qui en ressortait i compris très vite de qui il s'agissait. Sourire aux lèvres, il ouvrit délicatement avant de commencer sa lecture. Elle lui annonçait sa démission, c'était le moment des retrouvailles.

[Sedan actuellement]

Ils avaient beaucoup voyagé pour rejoindre le château de Sedan au nord est de la Champagne, ils étaient tout les deux seul en tête à tête, sur leur monture respective. Gautier avait fait préparer le château et était ravi d'y inviter à vivre celle qu'il aime. Ils venaient d'entrer dans la forêt luxuriante du domaine de Sedan, sous son manteau de neige on pouvait y deviner la majestuosité des arbres, la densité de certains endroit formait comme un bouclier de neige pour le sol, c'est près d'un de ces lieux vide de cette poudre blanche que Gautier s'arrêta, il posa le pied au sol libérant ainsi son cheval de son fardeau puis alla aider la jeune femme à faire de même. Le barbu la regarda tout sourire puis se tournant en direction du château dont on voit une légère silhouette à l'autre bout de la forêt, lui dit :

Soyez la bienvenue chez vous ! Puis se tournant à nouveau vers elle

Vous êtes ici chez vous ! Nous sommes chez nous ! Dit il comme pour insisté sur ce fait qu'ils soient enfin réuni.

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[Une page du passé se tourne]

Patou venait de rendre sa blouse médicale au capitaine, car la brunette avait donné sa démission à la garde royale, vu que l'ambiance d’antan n'y était plus. Faut avoué qu'elle en avait gros sur la patate, mais que voulez-vous ! Puis ne dit-on pas qu'à quelque part, malheur est bon ? En quittant la garde, la belle allait retrouver son futur. Ils en avaient besoin, pour se découvrir, se connaître mieux, qu'aux travers d’envois massives de missives. Donc sans tarder, elle lui envoya une ultime lettre lui annonçant sa rupture avec son métier, lui demandant de la rejoindre et de l'emmener avec lui.

Enfin arrivait sur son beau cheval, son prince. Sans attendre, trop heureuse de le revoir, se mit à courir, lorsqu'il descendit de son canasson, pour se blottir dans ses bras, nichant son nez dans son cou, respirant son odeur. Une fois l'étreinte passé, puis explications faîte sur le pourquoi de ce départ à la garde, elle monta sur son frison du nom de perle rare. Elle ne savait pas ou il allait l'emmener, mais elle le suivrait jusqu'au bout du monde. Ils en avaient traversé des comtés et duchés avant d'arriver à destination. La neige était au rendez-vous. Patou pouvait enfin balayer du regard ces vues magnifiques, sans surveiller le dauphin qu'elle avait en haute estime. Comme une enfant elle s'émerveillait de voir ce joli manteau blanc recouvrir les paysages. Même le plus petit cabanon délabré ou la moindre bicoque en ruine reprenait du panache sous la neige.

Passant les sous bois, son altesse sérénissime l'astre solaire réapparaissait, pour faire admirer ce que la nature pouvait offrir aux yeux de ceux qui savaient prendre le temps d'admirer ce magnifique tableau naturel. Elle avait hâte d'arriver elle ne savait ou, mais juste pour avoir le plaisir de marcher dans la neige qui était tombée en quantité appréciable la nuit. Les prairies s’étaient transformées en immenses étendues d’un blanc immaculé. Le vent avait parfois sculpté les talus enneigés formant des incrustations de glace ou des ondulations soyeuses dans lesquelles des éclats scintillaient par milliers. Les voici pénétrant à nouveau dans une forêt. Peu de temps après, son aimé stoppait son fier destrier, puis en descendit. Ils étaient surement arrivés. Elle vit arriver vers elle et c'est en preux chevalier, qu'il la fit descendre. Sa perle rare se secoua, faisant voler quelques flocons de neige, posés sur sa belle crinière ébène. Quel joli contraste, cela faisait.

Le médecin avant de se laisser guider, lui prit le bras pour fouler à deux la neige vierge d’un sentier. Leurs pas crissaient dans la neige, laissant derrière eux leurs empreintes soulevant à chaque déplacement une gerbe blanche qui retombaient silencieusement. Ils firent quand même attention, en passant sous certaines branches s'abaissant sous le poids de la neige, de ne pas en recevoir sur la tête ou pire dans le cou, car sous l’action du soleil, de petits paquets de poudreuse tombaient au sol dans un léger bruit de froissement discret. Ils s’arrêtèrent à nouveau, quand Gautier d'un geste de main, lui fit découvrir au loin la silhouette de son château. L'écoutant lui annoncer la bienvenue, mais surtout lui dire que son château devenait le sien aussi, pour ne pas montrer ses émotions, sentant ses yeux s'embuer, ferma les yeux, faisant croire qu'elle écoutait les bruits environnants. Mais une larme quitta le petit ru qui déborda de ses yeux trahissant ses émotions. Tant pis il allait voir qu'il l'avait touché. Ouvrant à nouveau ses yeux larmoyant, plongeant son regard dans le sien et lui prenant les mains, prit la parole.

Oh !!!
Merci beaucoup.

Dit-elle émue. Instinctivement, elle se blottit contre lui, comme une enfant, calant sa tête dans le creux de son épaule, restant un moment comme ça. Plus rien autour d'elle n'existait à part eux rien qu'eux. Puis ils reprirent le sentier, pour se rendre à la forteresse.

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Elle s'était blottit contre lui, c'était la première fois, la première fois qu'un geste si tendre venait à se produire entre les deux. Il avait su en profité, posant sa main sur la joue féminine qu'il caressait délicatement de son pouce. Puis après quelques instant de pur bonheur , ils reprirent leur route à pied. Il prit sa main dans la sienne, entrelaçant leur doigts, sourire aux lèvres, il se sentait bien à cette instant, puis l'entraîna vers le château.

Ils avancèrent lentement comme pour profiter au maximum de ce tête à tête, pas de frères d'arme, pas de famille ou d'amis, non ! Ils étaient là que tout les deux avançant en continue vers la bâtisse dont la silhouette se faisait de plus en plus précise. Il restait encore quelques rangées d'arbre et le vent soufflant sur la cime de ceux ci fit tomber quelques dépôt de poudreuse sur le couple, il neigeait juste pour eux. On pouvait entendre les chevaux hennir, peur ou juste moqueur de voir le duo blanchi par cette matière qui caractérise l'hiver. Un coup d’œil vers la jeune femme, Gautier lui lâcha la main, essayant de balayer les petits amas de neige sur sa douce, d'abord les cheveux puis le cou avant de passer sa main sur sa joue délicatement afin de nettoyer son visage des quelques résidus blanchâtres que lui avait envoyé mère nature. Le sanglier lui fit un sourit, puis approchant sa bouche de son oreille lui murmure : « Vous êtes rayonnante » puis retire doucement sa main qui repartait prendre la sienne, il remit leurs doigts dans leur position puis lui dit :

Nous devrions nous dépêcher, nous allons attraper Froid !

C'est que le temps passait et les températures descendaient en même temps et que même si le bâtiment était visible, ils avaient encore du chemin à faire et des chevaux à déposer à l'écurie, même si le palefrenier du domaine s'occuperait du reste.

Il avait tout préparé, ou du moins fait préparer, pour qu'elle puisse être accueillit en toute sérénité, il lui tardait de lui montrer là où elle pourra vivre heureuse, des écuries aux jardins, en passant à cette chambre qu'il avait fait installer juste pour elle. Il y avait encore d'autre surprise et tellement de possibilités d'aménagement dans ce qui est l'un des plus grand château de Champagne. Il voulait profiter du moment, tout en étant pressé de lui montrer l'ensemble des pièces et dépendances, mais il voulait surtout éviter que la docteur tombe malade dès son premier jour. Et quand la forêt fit place à la grande plaine enneigées.

Finissons à dos de cheval.

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Elle se sentait aimée, unique, fragile et précieuse dans ses bras. La carapace de guerrière disparaissait en son contact. La brunette les yeux résolument fermés savourait le contact de la pulpe du pouce de son aimé caressant sa joue rosie, son cœur s’accélérant dans sa poitrine davantage quand sa main large et chaude prit la sienne, leurs mains s'unissant. Patou était heureuse d'être auprès de lui. Ils reprirent leur promenade main dans la main, comme tout couple, s'enivrant de la beauté de l'hiver, les amenant lentement vers la demeure. Ils avançaient au milieu des flocons qui virevoltaient en silence. Le bas de sa cape glissait sur la neige. Elle ne pouvait s’empêcher de sourire doucement, sentant quelques flocons venir se déposer sur ses lippes, avant de mourir sur sa pulpe carmin. Levant ses azurs vers le ciel elle vit la cime de chaque arbre s'agiter doucement comme bercée par la douce brise, sur un rythme harmonieux, recevant de la neige sur eux. Très prévoyant, son ange, s'arrêta un instant pour chasser de sa main la neige s'invitant à glisser dans son cou, après avoir fait la course sur sa chevelure.

Un frisson parcourut toute sa colonne vertébrale. Était-ce le froid de la neige fondue sur sa peau chaude, ou le contact de sa main. Surement un mélange des deux. Il était là tout près d'elle, elle sentit son souffle s'approcher de son oreille, faisant frémir sa peau, parant ses jolies joues d'un beau pourpre. Elle tremble légèrement entendant son murmure. Les mots sont sortis, elle plonge son regard dans le sien affichant un sourire, dévoilant la blancheur de ses dents. A cet instant, si elle avait osé, aurait déposé un tendre baiser sur ses lèvres. Elle prit conscience qu'elle était vraiment amoureuse. Ce sentiment qu'elle ne connaissait pas. Qu'elle refusait de connaitre, de peur de souffrir. Mais lui .... était à part des autres. Il savait la rassurer si besoin se faisait sentir. Mains à nouveau unies, pressèrent le pas pour arriver au plus vite au chaud.

Une petite brise soufflait et s’engouffrait dans la forêt, laissant échapper une agréable odeur de résine. La belle resserra sa cape contre elle, poursuivant le sentier qui se terminait pour laisser place à une magnifique prairie immaculée de blanc.après lui avoir suggéré de reprendre sa jument, de sa besace en sortit une carotte Sa perle rare voyant la friandise, en remerciement, un doux hennissement se fit entendre, brisant le silence, puis fourra son nez dans la main de sa maîtresse quand elle lui tendit une carotte. Une fois savouré, le Doc mit le pied à l'étrier, les cuirs à la main gauche, elle se mit en selle et instinctivement lui flatta l'encolure. Regardant son futur faire de même avant de repartir lui précisa :

Je suis bien auprès de vous, je ne voudrais être nulle part ailleurs, sans vous.

Les voici à nouveau repartis sur le dos de leur monture

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Ils venaient de remonter sur leur chevaux quand elle lui sortait cette phrase qui le rassurait sur le bien être de celle qu'il à invité. Il lança son cheval doucement avant de lui dire sans retourner

Ça tombe bien, je n'avais pas l'intention de vous laisser repartir

Un grand sourire se dessina sur ses lèvres, puis laissant son cheval ouvrir la route vers leur objectif. D'un regard vers l'arrière et l'on pouvait apercevoir les traces de sabots des deux équidés souillant celle qui était alors l'immaculée plaine. Continuant sur ce chemin presque invisible sous ce manteau neigeux, Gautier expliquait brièvement les lieux. Montrant tour à tour les villages avoisinant ou pour certains leur direction, il était heureux de lui présenter cette terre où finalement il ne venait pas assez souvent. Fier sans doute de l'avoir invité ici, surtout aussi de savoir qu'elle sera près de lui en permanence.

Vous verrez, ici vous serez bien ! J'ai prévu plein de chose pour vous !

Ils continuaient à traverser l'étendu enneigé approchant de la porte de la forteresse, un petit coup d’œil vers les gardes qui se poussent à son passage venez ma douce allons ramener les chevaux au palefrenier.

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» Quand deux rouquines débarquent pour votre plus grand plaisir